Les paradoxes d'un festival éco citoyen :
Terminée notre fête médiévale,
fête familiale, conviviale et surtout abordable financièrement qui se déroulait
le premier week-end de juillet. Place à la grosse machinerie du Crussol
festival et des euros qui se dépensent par centaines de milliers. Depuis 2017,
nous avons droit selon les dires de l’organisateur à « un festival éco
citoyen qui accorde ses valeurs avec le concept de développement durable, qui
favorise les producteurs locaux » (relire article d’août 2018).
La première édition de 2017 avait
coûté 417 727 € et fut déficitaire de près de 100 000 €.
Malgré ce déficit, le budget
prévisionnel passera à 565 000 € HT pour 2018 et sera encore déficitaire,
2019 déficitaire, 2021 déficitaire. Peu importe les déficits qui se succèdent,
la CCRC continuera de valider les budgets prévisionnels de l’organisateur toujours
en hausse et de subventionner à hauteur de 50 000 € chaque année jusqu’en
2021.
Pour l’année 2022, il sera
proposé et voté une augmentation de la subvention de 50 % qui passera à
75 000 €. Cette 5ème édition aura
coûté 755 091 € et rapporté 658 146 € avec un énième déficit de près
de 100 000 €.
Pour rester sur le thème de la
musique, la CCRC met en pratique le refrain d’une célèbre
chanson « … et ça continue encore et encore… » en augmentant encore sa
subvention de 33 % qui passe de 75 000 € à 100 000 € pour les
éditions 2023 et 2024. Et l’organisateur bien sûr, d’augmenter encore son budget prévisionnel puisqu’au lieu de
rester dans un budget identique à ce qu’a rapporté l’édition 2022 (658 146
€), le prévisionnel présenté à la CCRC pour l’édition 2023 est de 875 803 € HT….
Est-ce que l’organisateur augmente son budget parce que la CCRC augmente sa subvention ou bien est-ce la CCRC qui augmente sa subvention parce que les budgets présentés sont toujours à la hausse ?
Le résultat reste le même, un gouffre financier sans fin et depuis 2017 ce sont déjà 275 000 € qui ont été
versés auxquels s’ajouteront 100 000 € en 2023 et 100 000 € en 2024.
Ainsi pour la modique somme de 475 000 €, (à titre comparatif, cela représente la moitié du
coût d’acquisition du château de Beauregard pour lequel la commune a fait un emprunt), ce festival est là depuis 2017 pour nous
divertir et partager sa conception de l’éco citoyen et du développement durable
(y compris du cannabis).
La CCRC a jugé toutefois utile
dans la nouvelle convention qui vient d’être reconduite pour deux ans, de
préciser que l’édition 2023 ou 2024
pourrait se tenir sur une seule soirée intitulée « édition spéciale soirée de soutien »
pour permettre au festival de faire enfin du bénéfice et dans sa très grande
bonté, la CCRC maintiendra sa subvention de 100 000 € même pour une seule
soirée.
Un paradoxe quand on sait que le
Président a annoncé lors du débat sur le ROB (rapport d’orientations
budgétaires) de la CCRC en février, un budget contraint en raison de la crise
énergétique, de l’inflation et qu’il faudra être vigilant. La vigilance hélas, ne
dure que le temps de la prononcer.
Autre paradoxe au caractère
éco citoyen de ce festival, dont le concept est le respect des règles et des
principes liés à la préservation de l’environnement, c’est l’enquête judiciaire
démarrée en 2022 pour destruction d’espèces protégées sur un site classé NATURA
2000 lors de l’édition de 2021. Et Mr le Président de faire voter lors du
conseil communautaire de mars 2022, une délibération pour qu’il puisse
bénéficier de la protection fonctionnelle de l’élu qui implique que ce soit la
collectivité qui prenne en charge ses frais d’avocat et de justice… C’est une
drôle de conception d’un festival éco citoyen où rien n’est assumé.
Ci-joint le lien vers l'article paru dans le Dauphiné :
Mais ce n’est pas tout, la CCRC a la charge d’assurer la sécurité extérieure du festival, se charge des arrivées d'eau, fournir une alimentation électrique de 400 Ampères etc… la liste des obligations de la CCRC est assez conséquente en sus de la subvention.
Et pour conclure, il y a aussi les
entrées qui sont données à la CCRC, dont
les citoyens lambdas que nous sommes ne savons pas à qui et comment elles sont distribuées, même
si j’ai bien ma petite idée. La dernière
convention prévoit 78 entrées par soirée. L’occasion pour certains privilégiés de se donner bonne conscience en participant avec l’argent du contribuable à un évènement éco citoyen qui favorise le
développement durable (oublions la gestion des déchets, de l'eau, des nuisances sonores, la facture énergétique...)
Je remercie notre nouveau DGS (commun
à la CCRC et St-Péray) pour les réponses (même incomplètes) apportées à ma première demande. En
revanche, aucun retour suite à mon deuxième mail envoyé le 20 mars dans le quel
je demandais à recevoir l’annexe 1 telle que mentionnée dans la convention
(bilan financier qualitatif, quantitatif, rapport d’activité) le budget
primitif détaillé. Est-ce que la CCRC prend aussi en charge le coût de
l’électricité, quelles sont les modalités et les critères d’attribution des
entrées données à la CCRC.
A la date du 5 avril, je n’ai reçu aucune réponse.