Mardi 26 septembre s’est tenue au CEP une réunion
publique organisée par ALTERRE au sujet de la déviation à laquelle j’ai
assisté.
Une réunion qui comptait environ 150 personnes avec des intervenants d’Alterre, Yapluka,
Plaine & Terre et une majorité de participants acquis à la cause portée par ALTERRE qui avait sollicité l’aide d’une animatrice
professionnelle pour la bonne tenue du déroulé, des échanges et sur ce point
c’était plutôt réussi.
Quelques élus présents, le Maire et Président de la
CCRC, le 1er Adjoint de St-Péray et conseiller communautaire, le
Maire de Champis, le Maire de Cornas, un autre élu de Saint-Péray. Il a été
demandé si des élus souhaitaient s’exprimer, personne n’a répondu. Il a été reproché
aux élus de la CCRC d’avoir refusé de participer à la préparation de cette
réunion mais ils remercient malgré tout la mairie de St-Péray pour la mise à
disposition à titre gracieux de la salle du CEP.
Malgré le professionnalisme de l’animatrice, les intervenants sont restés cantonnés à un discours à connotation politique et idéologique dans la
présentation et critique du projet. Aucune présentation de l’association
Alterre dont je note le point serré et levé à titre de logo. On nous annonce
les chiffres de la CCRC à savoir : 23.6 millions d’€ HT le coût total du
projet dont 13.3 millions HT le dernier tronçon à réaliser jusqu’à Cornas en
insistant sur le fait que ce dernier tronçon avait pourtant été estimé à 11.7
millions € HT.
On nous présente leurs alternatives à ce projet : plus de
cadencement des bus, mettre les camions sur les trains, développer davantage
les pistes cyclables, développer davantage le covoiturage… On nous explique
qu’il y a des pays qui commencent à faire le choix de ne plus construire de
nouvelles routes… Que chaque nouvelle route amène davantage de voitures, ils
s’inquiètent de l’urbanisation à venir autour de cette déviation (gymnase,
lycée professionnel et 200 logements sociaux) sur des terres agricoles. Une
personne annonce au sujet des logements sociaux que 80 % des St-Pérollais
pourraient y prétendre.
Il y a eu ensuite des échanges, une personne souhaitait
savoir où se situaient sur la diapo de présentation du projet, la voie ferrée,
le Mialan, où se situerait le projet d’aménagement urbain : personne n’a
su répondre…
Il a été évoqué la possibilité de taxer les personnes
qui seraient seules dans leur voiture… Alors j’imaginais l’infirmière qui part
faire sa tournée ou les artisans… comme si le covoiturage ou le vélo était
adapté pour eux. Vraiment certains sont complètement hors sol et quand
l’écologie devient punitive ça pose question.
Une autre intervenante (désignée comme personne source)
nous explique au sujet des trains qu’en
Suisse c’est fabuleux, il y a énormément de trains, qu’il faut mettre les
camions sur les trains. Bien sûr, le Président d’ADRD07 présent est intervenu
pour rappeler que la rive droite est déjà l’autoroute ferroviaire du frêt avec
des matières dangereuses et que si l’on rajoute des camions, on va augmenter le cadencement et cela risque de devenir invivable pour les personnes à
proximité des voies ferrées. Pour justifier son propos, cette personne nous
énonce sa carte de visite laissant sous-entendre à demi-mot qu’elle est une pro
du transport, et nous assure que les camions sur les trains ne posent pas de
problème. Elle en profite pour dire au sujet des bus qu’elle n’a pas pu venir
en bus parce qu’il n’y en avait pas à cet horaire mais qu’elle est venue en
vélo (oups, je suis venue en voiture).
J’ai alors pensé aux camions qui circulent sur notre
territoire, qui sont pour la très grande majorité des camions qui livrent des
marchandises et denrées alimentaires et se rendent jusqu’au fin fond de
l’Ardèche pour que le moindre commerce ne soit pas oublié et participent ainsi au fonctionnement de l'économie locale. Et je me disais que sur notre territoire, quid
des communes qui n’ont pas de gare comme Alboussière, Champis, Boffres,
Saint-Sylvestre, Saint-Romain de Lerps ? Les camions ne montent plus les
livrer, les habitants mangent de
l’herbe, des graines et sucent les cailloux. Comment peut-on être à ce point
déconnecté de la réalité et des contraintes de notre territoire.
Exaspérée par ce que j’ai pu entendre, j’ai quand même
levé la main à la fin pour leur demander ce qu’ils comptaient faire si leur
deuxième recours judiciaire était également invalidé, ils attendent la réponse
à l’automne et se réservent le droit de faire appel ou autre… Alors espérons qu’après
avoir planté des pommes de terre, des arbres à la jonction du tronçon, ils ne viennent
pas planter leur tente. Mais surtout, je tenais à leur dire que je trouvais
leur présentation à charge des élus et de la CCRC et qu’ils auraient pu avoir
au moins l’honnêteté intellectuelle dans leur présentation du coût, de dire que
si le projet était passé de 11.7 millions à 13.3 millions c’est en partie à
cause de leur premier recours qui a stoppé le début des travaux et que depuis, il
y a une guerre en Ukraine entraînant une crise énergétique et l’augmentation
des matériaux.
Puis, le Maire de Cornas s’est exprimé pour dire que
leur présentation était partisane et partielle et que la CCRC et les élus
avaient fait beaucoup (pistes cyclables, ligne de bus, aire de covoiturage…), Enfin,
Mr le Président de la CCRC a conclue en
disant qu’il partageait les propos du Maire de Cornas et ceux d’une élue de
Saint-Péray. Il a précisé que s’ils
n’ont pas souhaité co-organiser le débat c’est parce que pour eux, il a déjà eu
lieu (réunions publiques, enquête publique), et Il les remercie pour la tenue
de la réunion.
Il a ensuite été proposé de participer à des ateliers
(échanges de propositions et d’alternatives) mais plusieurs personnes (environ
1/3) sont parties, moi compris. Je n’ai rien appris suite à cette réunion et
j’ai même trouvé certaines propositions plutôt inquiétantes.
Pour aller plus loin dans ce débat sur la déviation, je
profite de ce compte-rendu pour vous dévoiler des extraits d’échanges que j’ai
pu avoir sur la page facebook d’ALTERRE (alternatives à la déviation routière
de Saint-Péray) en décembre 2022 à ce sujet.
Extraits des captures écran :
Alternatives à la déviation routière de
Saint-Péray à Isabelle Fernandez Badier :
….. « nous vous invitions à prendre du recul
sur ce qu’on appelle « démocratie »… Sur un projet aussi important,
un large processus de concertation aurait pu être mis en place : une
décision prise par des élus désignés par faible part de la population ne suffit
pas. Par ailleurs, l’enquête publique a révélé une majorité d’avis défavorables
au projet, en outre le projet n’a pas montré sa cohérence avec les enjeux
climatiques »…
Ma réponse :
"Premièrement les élus ne sont pas désignés mais bien
élus lors d’élections encadrées, c’est ce qu’on appelle la Démocratie quel que
soit le taux de participation et visiblement vous avez du mal avec ce mot. Des
élus « faiblement désignés » comme vous dites, mais vous, quelle part
de la population représentez-vous ? Pourquoi ne pas vous présenter aux
élections ? C’est tellement plus facile ensuite de « taper » sur
les élus. Une enquête publique et une période de concertation ont eu lieu, vous
avez perdu votre recours au Tribunal Administratif…. Par votre acharnement à ne
pas vouloir accepter une décision, non seulement, vous bafouez le principe même
de Démocratie mais vous opposez les riverains entre eux. Allez dire aussi aux
deux conseillers élus démocratiquement sur la commune et membres de Yapluka,
que vous citez en bas de chacune de vos publications qu’ils ne sont pas
crédibles parce que faiblement désignés par la population ».
Cet échange m’a valu d’être bloquée de leur page et mes
commentaires supprimés parce que c’est aussi ça leur conception du
débat participatif, tout est ok tant que vous pensez comme eux sinon vous
devenez « persona non grata ».
Et plus récemment, suite à cette réunion, la
conseillère régionale EELV a posté une publication sur la page facebook
habitants de Saint-Péray sur la tenue de cette réunion. Ce n’est que deux jours plus
tard, le 29 septembre que j’ai à mon tour donner mon point de vue à la lecture
des réponses qu’elle faisait aux
commentaires des riverains. Tout le monde n’étant pas abonné à facebook, ou à
la page habitants de Saint-Péray, je vous retranscris nos échanges et
chacun se fera sa propre opinion.
Mon commentaire :
Madame la Conseillère Régionale EELV, co-fondatrice de
Plaine & Terre, issue de Yapluka etc… c’est affligeant de constater à quel
point vous avez du mal avec la notion et définition de la Démocratie. Des «
élus faiblement désignés par moins de la moitié de la population, la
désignation des élus ne donnait pas un accord au sujet de la déviation »… Un
langage devenu la signature de la NUPES. Heureusement que vous avez fait des
études politiques, c’est rassurant. Le projet de la déviation remonte à de très
très nombreuses années, et chaque nouveau conseil municipal récupère ce qui a
été fait par l’ancienne municipalité. Mais c’est vrai que vous êtes arrivée sur
la commune en 2019 comme plusieurs de vos acolytes arrivés depuis peu sur le
territoire mais vous entendez tout régenter et imposer votre idéologie
sociétale. 150 personnes présentes (j’y étais aussi) alors que cela concerne
directement trois communes, quel pourcentage de la population représentez-vous
si les élus ont selon vous été faiblement désignés par moins de la moitié de la
population ?
Sa réponse :
Isabelle Fernandez
Badier Mme,
vous êtes élue d'opposition à Saint Péray. Je suis choquée de voir que vous
employez votre temps à invectiver toute idée opposée à la vôtre, à tenter
d'intimider en étalant publiquement la vie des personnes dont vous
ne partagez pas les idées, jusqu'à aller prendre des photos de leur
domicile (comme vous l'avez fait dans mon cas hier). Votre portez le discours
politique de l’extrême droite, et vous ne vous en cachez plus. Je pense que
c'est dramatique pour la vie politique locale..
Ma réponse :
Chère Madame la Conseillère
Régionale, Co-fondatrice de Plaine & Terre, issue de Yapluka, je ne savais
pas que j’avais le pouvoir d’intimider les gens. Pour ce qui est de déballer la
vie publique des personnes dont je ne partage pas les idées, je n’ai fait que
reprendre ce que vous-même avez déballé dans la presse (article du DL du 5 mai
2023) « militante écologiste de longue date, conseillère régionale,
cofondatrice de Plaine & Terre… Peut-être souhaitez-vous que je vous envoie
une copie de l’article en question. Rassurez-vous aussi je n’ai pas
photographié votre domicile qui n’est d’ailleurs pas que le vôtre mais le
panneau d’affichage apposé à l’extérieur sur l’espace public sans aucune
autorisation et non conforme avec la réglementation en matière d’affichage
publicitaire. D’ailleurs, j’ai fait des photos de ce même panneau début
septembre. Pour le reste de votre publication, libre à vous de me taxer
d’extrême droite, je suis même étonnée que vous ne m’ayez pas encore traitée de
facho, réponse habituelle de la gauche bien-pensante. Vous qui prônez le débat,
le dialogue c’est assez réducteur comme constat. Enfin, si vous ne m’aviez pas
bloquée de la page facebook d’alternatives à la déviation vous auriez pu relire
nos échanges en décembre 2022 dans lesquels je disais que j’avais moi-même été
favorable à d’autres solutions d’aménagements du secteur de la Plaine et que
j’ai d’ailleurs répondu en ce sens lors de l’enquête publique, mais comme vous
m’avez bloquée parce que c’est aussi ça votre conception du débat… et je peux
aussi vous envoyer les captures écran de ces échanges avant que je ne sois
bloquée et mes commentaires supprimés. La différence entre vous et moi, c’est
que j’accepte la décision du commissaire enquêteur. La déviation se fera et
finalement peut-être que ce sera une bonne chose. Ce n’est pas tant vos idées
qui posent problème, certaines sont judicieuses mais plutôt la méthodologie,
opposer sans cesse les riverains entre eux, les bons citoyens écolos et les
autres forcément d’extrême droite. Je vous laisse bien sûr le soin de conclure.
Et pour terminer, je vous livre quelques extraits de l’article
paru dans le DL du 29 septembre au sujet de cette réunion publique :
… "Sur le papier, la réunion publique organisée mardi
soir par Alterre, devait être un débat autour de l’avenir de la Plaine de
Saint-Péray…. Mais dans les faits, la réunion s’est résumée à une présentation
et une critique du projet de déviation… L’association seule avait peu
d’éléments concrets à présenter au public ni aucun élément de réponse"…